mardi 14 juillet 2020

De la critique

 Mardi 14.07.2020 - jour 121 de la crise de la covid-19


La critique est-elle une toxine de tout corps social ?

Quand une personne rencontre une opinion qui critique ce qu'elle pense ou ce qu'elle croit, la différence est révélée, une peur latente surgit, l'incompréhension s'installe, un retranchement s'opère.

 

La critique mal formulée accentue la peur de la différence. Celle-ci incite les personnes à s'insèrer naturellement dans des communautés de personnes qui leur ressemblent, par leur couleur de peau, par leurs opinions, par leurs religions, par leur mode de vie...


La confrontation qui se joue dans la critique peut rester dans le domaine positif de la compréhension mutuelle et de l'opposition courtoise des arguments, ou pencher vers le reproche, le dénigrement voir le mépris d'autrui.

La critique est bonne quand elle rétablit la vérité, instruit, élève, éduque.
Elle est bonne quand elle est exprimée avec finesse et dans le respect de l'originalité de l'autre.
Elle est dégradée quand elle est prononcée sous un ton accusateur ou culpabilisant. 

Elle devient toxique, quand elle attaque pour déstabiliser et faire chuter. 


Cette mauvaise critique est si répandue dans notre monde de la rapidité, qu'elle entretient la peur de la différence.

Sachons discerner et prendre notre temps pour cultiver la bonne critique!



Lundi 13.07.2020 - jour 120 de la crise de la covid 19

Le reproche peut-être désagréable, mais il est indispensable. 

Il est comme la douleur pour le corps humain : 

Il attire l’attention sur ce qui ne va pas.

Un chargé de TD de droit des sociétés dont on ne donnera que son prénom « Gabriel » oui, je me permet Monsieur car vous n’avez pas lu une de mes copies que vous disiez « trop mal écrite » !

Mais là Monsieur, vous allez devoir m’écouter !

Mais ce souci d’écriture est le même pour tous.

Nous nous devons d’être lisible pour aider le correcteur. 

Or, si je n’avais pas eu cette critique je ne m’en serais pas rendu compte. 

Alors, il faut avoir le courage de marquer ses opinions et de ne pas se dire timide.

Notre Prince Charles avait dit au Sieur Larché qui avait un parkinson avancé de trouver un remède efficace. Et il l’a trouvé !

Il a fait face à cette critique qu’on peut qualifier d’irrésistible, d’imprévisible et d’extérieure. 

Elle nous permet d’avoir une opinion car :

Avoir une opinion, c’est croire : non seulement adhérer à une idée, mais se fier à elle pour agir. 

Les opinions de chaque individu expriment son être même, c'est-à-dire le sentiment qu’il a de son identité et de sa valeur.

Si l’on admet que certaines opinions menacent l’ordre public, la paix civile ou le progrès des sciences n’est-il pas nécessaire de critiquer les opinions intolérantes et fanatiques au nom même du principe de tolérance ?

La nécessité ce cette critique est présente dans l’intérêt de tous.

Critiquer, c’est apprécier l’authenticité d’une chose de la valeur d’un texte ; C’est un peu comme quand vous faites votre CV, vous demandez plusieurs relectures avant de le transmettre à celui qui sera peut-être votre futur employeur.

Critiquer, c’est analyser une œuvre littéraire ou artistique, c’est donner un jugement sur un film par exemple sur « qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ». Mais nul n’est toujours d’accord et cela donne lieu à débats.

Critiquer l’autre, c’est aussi l’aider pour le remettre dans le droit chemin, c’est un enseignement, c’est aussi éduquer.

Et grâce à cela vous progresserez, vous acquérierez des certitudes nécessaire dont vous aurez absolument besoin pour réussir : elles seront essentielles, obligatoires, indispensables.

Celui qui ne supporte pas la critique et part bouder, celui-ci ne progressera pas.

En effet, 20 fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse, et le repolissez. Ajouter quelquefois, et souvent effacer.

Vous avez sûrement souvent entendu cette maxime : La critique est aisée mais l’art est difficile.

C’est un peu comme quand vous faîtes une dissertation en droit constitutionnel et que vous vous perdez dans les détails et à l’arrivée vous vous trouvez avec un 4/20 car votre travail ne se trouve pas dans le sujet……et que vous avez malheureusement oublié quel président de la République venait après Poincarré !

Oui, vous serez très mécontent quand on vous rendra votre copie, oui vous aurez envie de donner une bonne claque à votre professeur

Mais il ne faut pas oublier que vous êtes encore l’élève et qu’un jour peut-être vous deviendrez le maître et là vous pourrez mettre toute votre énergie à critiquer celui qui est votre prochain et qui un jour peut-être deviendra un grand juriste, comme eux, grâce à la confiance que vous lui avez donné en critiquant assidument ses premiers devoirs.

Voilà pourquoi il existe des heures de TD en Droit : c’est long, on regarde sa montre, on en a marre mais sans ces longues heures difficiles on ne serait pas cantonné à faire des plans en deux parties, deux sous-parties comme tous juristes.

N’est-ce pas en soi critiquable ?

Et on dirait encore que la Cour de cassation est un troisième degré de juridiction !

Et le jour où vous deviendrez avocat près la Cour de cassation, Docteur en Droit et agrégé de Droit Fiscal, vous vous souviendrez de toutes les critiques qui ont été nécessaires à votre réussite.

Le plus important est de tolérer ces critiques pour s’améliorer. C’est la période de l’apprentissage pour acquérir le bon geste et ensuite l’exécuter.

L’écoute attentive des opinions des autres et leur questionnement est une condition première de la tolérance d’autrui.

La personne a alors une capacité d’autonomie qu’exige le dialogue critique avec les autres.

Critiquer les autres, c’est d’abord se critiquer soi-même en essayant de trouver le mot juste en s’y reprenant plusieurs fois sur un brouillon.

Toi qui a doublé ta première année de Droit… Cela est peut-être dû à ton manque d’esprit critique que tu n’avais pu acquérir étant trop jeune juriste.

Je vous dis ca comme vous, en tant que piètre juriste

C’est pour cela aussi que nous allons entendre notre ami Oscar de Moucheron à la négative avant nous aussi de nous faire critiquer

 

Même si ce n’est pas moi qui l’ai inventé, ni Sad mais le Maître de Platon alors « Critique-moi, tu me fais du bien ».

 

R. Concours d'Eloquence, 2014