samedi 31 octobre 2020

Impressions de Coronavirus - confinement #2

Mardi 15.12.2020 - Jour 275 de la crise de la Covid-19 

Fin du deuxième confinement français. Les sorties au magasins battent leur plein, le couvre-feu est instauré à 20h, les théâtre, cinémas et musées restent fermés. Le monde de la culture est furieux. 

Alors que la France détend les contraintes, les autres pays limitrophes resserrent les boulons: l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Hollande ferment les magasins non essentiels. 

Yoyo de situations, yoyo de restrictions.

Samedi 28.11.2020 - Jour 258 de la crise de la Covid-19

"Expérience singulière qui accompagne l'étonnement d'exister parce que d'autres ont pris soin de nous, depuis l'enfance" Bruno Saintôt, sj - les ressources spirituelles du soin - Revues Etudes, Septembre 2020. 

* Les règles du deuxième confinement changent. L'une d'elle, et pas des moindres: le périmètre d'activité sportive quotidienne et non collective est étendu d'1 km à 20km. Ces règles sont d'applications générales sur tout le territoire, une constante bien jacobine. 
* Les magasins ouvrent tous, c'est la ruée des chevaux dans la ville!  
* De multiples interrogations traversent les citoyens. L'une d'elle: les magasins vont-ils ouvrir le dimanche ? Une autre: pourquoi limiter le nombre de personnes aux messes et aux cultes à 30 personnes?  
* La France frôle la fronde. Un troisième confinement et la majorité des citoyens ne feront plus d'attestations de sortie. 
* Quand ce régime de semi-liberté et de restrictions incomprises finira-il? Un changement est attendu le 15 Décembre 2020, si le nombre de personnes en réanimation pour cause de Covid-19 descend en dessous de 3000 et si le nombre de personnes contaminées descend en dessous de 5000 par jour. Les français seront-ils suffisamment sérieux d'ici cette date?
* La deuxième vague est bien différente de la première. Le pic a été beaucoup moins élevé. La croissance a été beaucoup moins rapide: certainement l'effet des mesures défensives - masques, couvre-feu, télétravail.... Mais la décroissance est beaucoup plus faible: certainement l'effet de mesures insuffisamment drastiques et de non respect des mesures. 
* Si la décroissance se poursuit au même rythme, la durée de la deuxième vague sera de 40 jours, soit une durée très similaire à celle de la première, qui était de 44 jours. ce serait surprenant! Et ma  première estimation s'avérerait plutôt juste, alors qu'elle était basée sur l'hypothèse fausse d'un scénario strictement identique à la première vague.


Lundi 23.11.2020 - Jour 253 de la crise de la Covid-19 

Les arbres se dégarnissant, le vert persiste et nous surprend


Étude de l'hêtre dans une forêt de printemps
Heinrich Butzen Kiel, 1803-1892, Copenhague

Extrait du catalogue sur l'âge d'or de la peinture Danoise - Jean-François Heim - 2012

Mardi 17.11.2020 - Jour 247 de la crise de la Covid-19

Intervention du père Nicolas Buttet sur les crises et la lecture des signes des temps. 

Repartir de ce qui est au coeur de l'attitude de l'intelligence humaine: l'émerveillement. A travers toute cette crise qui peut focaliser notre regard, qui peut produire un biais cognitif qui bloque toute une partie de notre réalité, il faut par une décision de la liberté s'habituer à continuer à s'émerveiller. Emmanuel Kant disait : "deux choses sont sources perpétuelles d'émerveillement c'est le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale au fond de mon coeur " Quelque chose d'extérieur à moi: le visage de l'autre, de l'époux, de l'épouse , du collaborateur, de l'enfant, la création toute entière quand on lève les yeux au dessus de la grisaille. Et puis cette loi morale : quelque chose en moi qui me parle de Dieu, du bien, de l'amour et m'interpelle. Sans émerveillement, nous devons sourd à un certain sublime et cette vrai beauté est là. 

NDLR: quand je m'émerveille devant le ciel étoilé, je vois Dieu, quand je contemple les merveilles du coeur, je vois Jésus. 


Dimanche 01.11.2020 - Jour 231 de la crise de la Covid-19 - fête de tous les saints.

Lors du premier confinement, nous avons été les témoins émerveillés de la naissance des feuilles. Le deuxième confinement nous rend attentif à la chute de ces mêmes feuilles. 

Passons de l'urgent à l'important: Méditation du Pasteur Luc-Olivier Bosset 

(...)Nous planifions et nous nous projetons. Cependant, des circonstances surviennent et en décident autrement.

La pandémie que nous vivons ébranle jusqu’aux fondements de notre vie quotidienne. Elle complique profondément notre organisation sociale. Ce qui était assuré hier ne peut plus l’être aujourd’hui. Dans un tel contexte, notre visibilité est brouillée. Il est devenu difficile de prévoir à moyen et long terme. Cependant, brouillard ou pas, notre mission reste la même : comment aujourd’hui entreprendre pour la maison commune ? Quelles initiatives impulser afin de soutenir les maisons communes que sont notre entreprise, la ville ou la région où nous sommes implantés ?

Au prime abord, le passage biblique tiré du livre de l’Apocalypse semble très loin de cette réalité et de nos questionnements. La grande foule bigarrée proclamant que « le salut est à notre Dieu » ; cette vision de l’agneau qui conduit vers les sources de l’eau vive chacun.e traversant une grande détresse ; tout cela n’est-il pas déconnecté des besoins urgents et criants de notre société actuelle ?

Cependant, si nous tendons l’oreille, un mot dans ce récit capte notre attention, tant il est relié avec un besoin que nous ressentons : c’est le mot « salut ». Alors que cette pandémie ressemble à un jour sans fin, alors que les attentats n’en finissent pas, ne ressentons-nous pas au plus profond de nous-mêmes le besoin de goûter au salut ? Oui, qu’est-ce qui pourra nous sauver de toutes ces crises ?

En creusant l’étymologie grecque de ce mot, nous découvrons que le salut, c’est être mis à l’abri d’un danger. A cela, l’hébreu ajoute la métaphore d’être mis au large. Ainsi, être sauvé, c’est échapper à l’étouffement, c’est recevoir de l’espace nous permettant de respirer amplement. Cette métaphore explique pourquoi dans les psaumes, le verbe "sauver" surgit souvent en opposition au lexique de l’étroitesse.

Dès lors, proclamer « le salut est à notre Dieu », ce n’est pas affirmer que Dieu par un coup de baguette magique viendrait résoudre tous les problèmes. C’est attester que Dieu est celui qui me met au large, celui qui me place dans un état d’esprit où la pression de l’urgence se desserre et où, grâce à ce desserrement, je peux être disponible pour l’important.

De même être sauvé, ce n’est pas être télé-transporté comme par miracle hors des contextes problématiques, mais c’est recevoir un état d’esprit permettant de sortir de l’étroitesse des obsessions, pour envisager les choses à partir d’un vaste et grand horizon. Être sauvé, c’est recevoir d’au-delà de soi les ressources pour passer de l’urgent à l’important.

Sous la pression de l’urgence, l’esprit est troublé. Il ne peut pas identifier les bonnes et justes initiatives permettant d’édifier la maison commune. Pour édifier et entreprendre, ne faut-il pas d'abord que l'étau se desserre ? 

En se prosternant et en rendant louange, honneur et gloire, cette grande foule bigarrée nous montre la voie par laquelle l'étau commence à se desserrer. Au cœur de l’épreuve, prendre un temps de louange et d’adoration, ce n’est pas fuir nos responsabilités, c’est ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce ; c’est nous rendre disponible pour recevoir d’au-delà de nous-mêmes un état d’esprit nous permettant de passer de l’urgent à l’important.


                                                                                                        

Samedi 31.10.2020 - Jour 230 de la crise de la Covid-19

Le vendredi 30 Octobre 2020 à minuit, la France entière a été confinée, pour la deuxième fois, jusqu'au 1er Décembre. 
En effet, le couvre-feu instauré le mercredi 14 Octobre 2020 n'a pas fait l'effet escompté. Deux semaines après son entrée en vigueur, 2 fois plus de personnes entrent en service de réanimation (422 vs 193 personnes par jour). Des mesures beaucoup plus fortes devaient être instaurées pour limiter la deuxième vague. 

Jusqu'à quelle date pouvons-nous être raisonnablement confinés? 

Si on regarde les courbes, et les chiffres de réanimation, la France en est au même point que le 26 Mars 2020. Pour baisser de façon significative la première vague, il a fallu être confinés jusqu'au 11 Mai, donc 44 jours après le 26 Mars. En faisant l'analogie, nous pourrions donc se dire qu'il faudra être confinés près de 40 jours. Le déconfinement pourrait être entre le 10 Décembre et le 15 Décembre 2020. 

Cependant ce raisonnement ne prend pas en compte les faits suivants: 
- la montée de la vague en cette fin d'octobre est moins rapide qu'en mars
- en mai, les beaux jours étaient arrivés et les gens sortaient et aéraient les intérieurs. Alors qu'en décembre on sera au coeur de l'hiver, et les intérieurs seront moins aérés
- le gouvernement prendra-t-il le risque de déconfiner juste avant Noël, et permettre ainsi la ruée vers les magasins pour les cadeaux et les fêtes de famille, nécessairement débridées du fait des frustrations de ce deuxième confinement?  










Hagios o theos (Impropères)



Hágios o Theós, Hágios Ischyrós, Hágios Athánatos, eléison himás.
Sanctus Deus, Sanctus Fortis, Sanctus Immortalis, miserere nobis.
O Dieu Saint, O Dieu fort, O Dieu immortel, prends pitié de nous !

1 – O mon peuple que t’ai-je fait ?
En quoi t’ai-je contristé ?
Réponds-moi !

2 – T’ai-je fait sortir du pays d’Égypte,
T’ai-je fait entrer en Terre Promise,
Pour qu’à ton Sauveur,
Tu fasses une Croix ?

3 – T’ai-je guidé quarante ans dans le désert
Et nourri de la manne,
Pour qu’à ton Sauveur,
Tu fasses une Croix ?

4 – Moi, je t’ai planté, ma plus belle vigne,
Et tu n’as eu pour moi que ton amertume
Et du vinaigre pour ma soif !

5 – Moi, j’ai pour toi frappé l’Égypte,
J’ai englouti dans la mer Pharaon et son armée !
Toi tu m’as livré aux grands-prêtres
et les soldats M’ont flagellé !

6 – J’ai ouvert devant toi les eaux de la mer ;
Toi, de ta lance, tu m’as ouvert le cœur !
Je t’ai arraché à l’abîme des eaux
Et tu m’as plongé dans l’abîme de la mort !

7 – Moi, aux eaux vives du Rocher,
je t’ai fait boire le salut ;
Toi, tu me fis boire le fiel,
et tu m’abreuvas de vinaigre !

8 – Devant toi, j’ai fait resplendir ma Gloire,
Dans le buisson ardent et la colonne de nuée ;
Et tu m’as tourné en dérision
et vêtu d’un manteau de pourpre !

9 – Pour toi, j’ai frappé l’Égypte et sa puissance,
J’ai fait de toi mon peuple, un peuple de rois ;
Et tu m’as couronné la tête d’une couronne d’épines !

10 – Moi, Je t’ai exalté par ma toute puissance ;
Toi, tu m’as pendu au gibet de la Croix !
Je t’ai choisi parmi toutes les nations ;
Toi, tu m’as rejeté hors des murs de Jérusalem !


Les Impropères sont un sommet de la célébration du Vendredi Saint. Le mot latin improperium signifie « reproche » : ce sont, de fait, les « reproches » du Christ à son peuple l’ayant rejeté, qui, en échange de toutes les faveurs accordées par Dieu, et en particulier pour l’avoir délivré de la servitude en Égypte et l’avoir conduit sain et sauf dans la Terre promise, lui a infligé les ignominies de la Passion.

C’est au cours de l’adoration de la Croix, juste après les dix-sept oraisons, que ces remontrances étaient exprimées par le chœur dans le rite romain. À chaque fois, un bienfait de Dieu dans l’Exode est mis en contraste avec un épisode de la Passion. Il s’agit moins de reproches que l’expression d’une douleur.
Les Impropères sont chantés en grec Hagios o Theós (Ἅγιος ὁ Θεός), et, en alternance, en latin ou dans la langue locale, et normalement en double chœur, ce qui était une tradition ancienne du rite byzantin.