vendredi 29 novembre 2013

Vocazione di san Matteo



« Ce doigt de Jésus… vers Matthieu. C’est comme cela que je suis, moi. C’est ainsi que je me sens, comme Matthieu ». Soudain, le pape semble avoir trouvé l’image de lui-même qu’il recherchait : « C’est le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme pour dire : “Non, pas moi ! Non, ces sous m’appartiennent !” Voilà, c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les yeux. C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si j’acceptais mon élection au Pontificat. » Il murmure alors : « Peccator sum, sed super mise-ricordia et infnita patientia Domini nostri Jesu Christi confusus et in spiritu penitentiae accepto (je suis pécheur, mais, par la miséricorde et l’infinie patience de Notre Seigneur JésusChrist, je suis confiant et j’accepte en esprit de pénitence). »

Pape François, Rome, 2013

Notes:
(1) Tableau: Vocazione di San Matteo, Le Caravage, 1599, conservé à la chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis des Français à Rome
(2) Texte: Interview du Pape par les Jésuites, 19, 23 et 29 Août 2013: http://www.jesuites.com/v3/wp-content/uploads/2013/09/Interview-Pape-Fran%C3%A7ois_long.pdf?9d7bd4
(3) Autres références culturelles du Pape: 
Peinture: Le Caravage, Chagall (Crucifixion blanche)
Musique: Mozart (Et Incarnatus, messe en Do, interprété par Clara Haskil), Beethoven (interprété par Furtwängler), Bach (Les Passions, la plainte de Pierre dans la Passion selon Saint Mathieu), Wagner (Tétralogie interpretée par Furtwängler à la Scala, le Parsifal dirigé par Knappertsbuch)
Cinéma: Fellini (La Strada), films avec Anna Magnani et Aldo Fabrizi, Rome ville ouverte, le Festin de Babette
Littérature: Dostoïevski, Hölderlin, Gerard Manley Hopkins, Martin Fierro de José Hernandez, Nino Costa, Grand exode de Luigi Orsenigo, Joseph Malègue, José Maria Peman, Dante, Borges, Leopoldo Marechal (auteur de Adan Buesnosayeres, El banqueta de Severo Arcangelo et Magfon o la guerra)

mercredi 11 septembre 2013

De quoi le monde est-il fait?

Au milieu des années 1930, on expliquait que toute la substance matérielle du monde est constituée d'éléments chimiques et que chaque élément se compose d'atomes. Chaque atome est à son tour l'assemblage d'un noyau forgé d'un nombre variable de protons de charge positive et de neutrons électriquement neutres. Les électrons, de charge négative, entourent le noyau: ils sont tous les deux unis par la force d'attraction électrique. Chaque électron peut emprunter une orientation spin-haut ou spin bas et chaque orbitale atomique peut accueillir deux électrons pourvus que leurs spins soient distincts. Ces derniers peuvent passer d'une orbitale à l'autre par le truchement de l'absorption ou l'émissions de rayonnement électromagnétiques, sous la forme de photons.
On expliquait que le poids d'un cube d'eau gelée de 18 grammes situ dans le creux de votre main provient de la masse collective de dix millions huit cent mille milliards de protons et de neutrons.

Aujourd'hui, notre réponse est devenue nettement plus subtile.

Les protons et les neutrons au sein du noyau ne sont pas, en réalité, des particules élémentaires: ils sont constitués de quarks de charge fractionnaires.
Un proton rassemble trois quarks de "saveurs" différentes - deux up et un down. Les quarks se distinguent également par leur "couleur" : rouge, vert, bleu. Les deux quarks up et le quark down d'un proton revêtent tous des couleurs différentes, dont la combinaison forme la couleur "blanche".
Un neutron se compose d'un quark up et deux quarks down, à nouveau chacun de couleur différente.
La force de couleur entre les quarks est transmise par huit variétés distinctes de particules médiatrices, que l'on nomme collectivement gluons. L'intensité de cette interaction croît non pas lorsque les quarks se rapprochent, comme nous pourrions l'imaginer, mais plutôt lorsqu'ils s'éloignent les uns des autres. La force nucléaire forte entre les protons et les neutrons est tout simplement le reliquat, un "avatar", de la force de couleur entre les quarks qui les composent.
La découverte d'une nouvelle particule au CERN suggère fortement que la masse des quarks dérive des interactions avec le champs de Higgs, qui métamorphosent les quarks sans masse en des particules massives. Ces interactions confèrent une profondeur aux particules, ce qui provoque leur ralentissement. C'est cette résistance à l'accélération que nous appelons masse.
Or la masse des quarks est trop petite: elle représente 1% seulement de celle d'un proton ou d'un neutron. Les 99% restants proviennent de l'énergie transportée par les gluons sans masse qui déambulent entre les quarks et assurent leur cohésion.
Dans le modèle standard, le concept de masse, en tant que propriété ou mesure intrinsèque de la quantité d'une substance, s'est envolé. Au lieu de cela, la masse est entièrement construite à partir de l'énergie des interactions à l'oeuvre entre les champs quantiques élémentaires et leur particules.
Le boson de Higgs est partie intégrante du mécanisme qui explique comment naît la masse de toutes les particules de l'Univers. Toute la matière du cosmos est bien constituée de quarks et de leptons, mais elle doit sa véritable substance à l'énergie acquise au travers des interactions avec le champs de Higgs et l'échange de gluons.
Sans ces interactions, la matière serait aussi éphémère et éthérée que la lumière, et il n'y aurait rien.

Jim Baggott, La particule de Dieu, A la découverte du boson de Higgs, 2013

samedi 10 août 2013

De quoi sommes nous responsable?

Frère Samuel Rouvillois, philosophe, disserte sur des questions philosophiques d'aujourd'hui.

Il pose la question: de quoi sommes nous responsables aujourd'hui?
http://www.youtube.com/watch?v=fRRDIkGEbvI 

Passage 1:03:40

Paradoxalement; il devient de plus en plus urgent d'apprendre à être irresponsable. (...) Ma vie ne consiste pas à être responsable mais d'abord à être. La forme fondamentale de la responsabilité c'est l’accueil de ce que je suis. L'être est au fondement de l'agir. La responsabilité n'est pas d'abord dans l'action, elle est d'abord dans l’accueil. La tradition taoïste dit que la responsabilité est dans le non-agir, Tao dit "pourquoi tu te précipites pour changer les choses, alors qu'elles n'ont pas besoin de toi pour bouger" C'est occidental de dire: "j'ai pris la décision de .." mais en réalité, souvent la décision pouvait être prise sans toi, les faits y obligeaient, "tu veux signer la décision de ton nom, cela fait mieux.." Commence à voir exactement et précisément où et comment tu dois agir pour infléchir légèrement les choses.
Mes actions les plus humaines ne sont pas forcément les actions les plus spectaculaires ou efficaces, elles peuvent relever de l’accueil, de l'émerveillement.. De quoi sommes nous responsables? d'humaniser le monde. Dès que je vais transformer ma compréhension de l'humain en projet, j'ai déjà réduit ma connaissance. Regardez un enfant, regardez un enfant jouer, votre intelligence est beaucoup plus large que lorsque vous voulez agir sur lui. Dans le passage de la réceptivité contemplative à l'action, il y a un rétrécissement, une réduction considérable de la connaissance..

Retrouvez ses conférences sur:
http://www.questionspourtous.org/








samedi 13 avril 2013

Souvenir


Rome, Avril 2013

Quand je me promène
Dans tes rues, Rome
Je m'abreuve de ton passé.
Envahi par ton soupir,
Je n'imagine plus
L'avenir.